Les six albums référence du soulman britannique Michael Kiwanuka

Quels sont les six albums fondateurs pour Michael Kiwanuka, chanteur soul britannique qui s’est produit le 4 juillet au festival Jazzablanca ?

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Michael Kiwanuka à la guitare. Crédit: Sife Elamine

En pleine préparation pour son concert du 4 juillet au festival Jazzablanca, le chanteur soul britannique Michael Kiwanuka a accepté de converser avec nous l’espace de quelques minutes. Sorti en 2011 de l’anonymat avec son morceau I’m Getting Ready, Michael Kiwanuka a fait du chemin depuis. Il a sorti deux albums Home Again en 2012, Love & Hate en 2016 puis l’EP Out Loud ! en 2018. Un des morceaux de son second album a été choisi pour habiller le générique de l’exquise série américaine Big Little Lies. Pour TelQuel, il liste les six albums qui ont marqué sa perception musicale.

Inspiration Information, Shuggie Otis, 1974

“C’est un album très important pour moi, car il a opéré une grande influence dans ma manière de faire de la musique. C’est un album instrumental assez unique, aux sonorités rock, soul, jazz. Ça se rapproche un peu de la musique d’Elton John, mais je peux vous assurer que je n’ai jamais écouté un album pareil. Je devais avoir 18 ans quand je l’ai découvert. Depuis, je l’écoute tout le temps”. 

There’s a riot going on, Sly and the family Stone, 1971

Sly and the family Stone est en fait un groupe familial mené par le musicien Sly Stone. Cet album est sorti à la même période qu’Inspiration Information, sauf qu’il a eu beaucoup plus de succès. Je l’ai écouté pour la première fois quand j’avais 14 ans et ça m’a tout de suite pris aux tripes. Je pense que Sly Stone traversait une période difficile et on peut le ressentir dans sa musique. C’est mélancolique et funky en même temps et c’est très bon ! Ce qui est génial aussi, c’est qu’on a l’impression au début qu’il s’agit de simples histoires de familles, mais en fait c’est beaucoup plus complexe que ça. À l’époque, le groupe faisait face à des problèmes et tensions qui ont mené à sa dissolution”.

Blood on the tracks, Bob Dylan, 1974

Tout ce que je peux dire, c’est que j’adore cet album. J’aime beaucoup la dominance de la basse dans certains morceaux… ça sonne vraiment bien. Je pense que cet album est le concentré du meilleur de l’œuvre de Bob Dylan. C’est assez simple, les paroles sont poétiques, bref c’est exquis. Blood on the tracks a laissé une empreinte dans ma propre musique et c’est énorme pour moi.”

Jimi Hendrix, Electric Ladyland, 1968

C’est l’un des meilleurs albums de Jimi Hendrix. Il y ouvre une voie frappante d’imagination et je pense que c’est l’archétype de l’album qu’il aurait rêvé de faire quand il était jeune. Aujourd’hui, Jimi Hendrix est considéré comme une légende et cet album y est pour quelque chose. Entre ma musique et Electric Ladyland, il y a forcément des connexions. Bref, cet album m’inspire et me donne, aujourd’hui encore, la possibilité d’écouter une musique fascinante à tous les points de vue”.

Marvin Gaye, What’s going on, 1971

Je ne peux pas parler des albums que je chéris le plus sans évoquer Marvin Gaye. C’est un artiste incroyable, et je pense que son album What’s going on est le meilleur album de tous les temps. Sa voix est d’une beauté, ses compositions sont divines, mais ce qui me frappe le plus c’est la cohérence de l’album. Il est facile à écouter du début jusqu’à la fin, sans interruption. C’est ça le génie de Marvin Gaye. Très bel album.”

Fulfillingness’ First Finale, Stevie Wonder, 1974

J’hésite entre Fulfillingness’ First Finale et Innervisions, mais je pense que je vais choisir le premier. Il n’est pas très connu, mais je l’aime beaucoup. Son esthétique se rapproche de celle de Innervisions, mais on va dire que j’ai un faible pour les sublimes balades Fulfillingness’ First Finale.”