Rapatriement imminent des Marocains victimes de bombardement à Tripoli

Selon une source diplomatique marocaine, le dispositif de rapatriement des corps des victimes et des blessés marocains lors d'un raid aérien sur le centre de migrants de Tajoura, à Tripoli, serait en voie d'être finalisé.

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Le centre de migrants de Tajoura, dans la banlieue est de Tripoli, a été bombardé par une frappe aérienne le 2 juillet. Crédit: AFP

Un bilan bien plus lourd qu’initialement annoncé. Ils sont finalement sept Marocains à avoir été tués lors de la frappe aérienne du 2 juillet sur un centre de migrants à Tajoura, à une dizaine de kilomètres à l’est de la capitale libyenne Tripoli. C’est ce qu’indique le consulat général du Maroc à Tunis ce lundi.

C’est ce même consulat qui est en charge d’encadrer le rapatriement des corps et le retour des blessés au Maroc. Son communiqué mentionne que l’identification des dépouilles des Marocains est “en cours” et que des contacts ont été entrepris avec les familles des victimes au Maroc  afin d’organiser leur retour.

Rapatriement imminent

Une source au ministère des Affaires étrangères nous assure qu’un “dispositif est presque mis en place”. Selon notre interlocuteur, il ne manquerait plus que des documents administratifs – passeports, certificats de décès des victimes délivrés par les autorités libyennes – afin de permettre le rapatriement.

Concernant l’état de santé des blessés, le rapport délivré par le consulat général du Maroc à Tunis mentionne uniquement des “blessures légères”. Contacté à maintes reprises, le consulat n’a pu être joint pour plus d’informations, notamment sur le cas de trois Marocains déclarés disparus.

La frappe aérienne sur le camp de migrants de Tajoura a, d’après un dernier bilan, causé la mort d’une cinquantaine de personnes dans le centre de détention de migrants. Situé dans la banlieue est de Tripoli, le lieu abritait quelque 600 migrants, majoritairement érythréens et soudanais. Deux de ses cinq hangars ont été touchés, d’après un responsable interrogé par l’AFP. D’après l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), 300 migrants y seraient toujours détenus.

L’attaque est attribuée aux forces du maréchal Khalifa Haftar qui tentent, depuis la mi-avril, de s’emparer de la capitale libyenne. Ce raid a provoqué une levée de boucliers de la part de la communauté internationale, avec des condamnations unanimes. Une enquête a été demandée par l’Union africaine et les Nations unies. Dernier en date à s’être exprimé sur le sujet, le pape François qui, dimanche 7 juillet, appelait à former “des corridors humanitaires” en Libye pour secourir les réfugiés “le plus dans le besoin”. “La communauté internationale ne peut tolérer des faits aussi graves”, a réagi le pape, depuis la place Saint-Pierre au Vatican, après la traditionnelle prière de l’Angelus.

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