Tancés par Mustapha Ramid, l’Istiqlal et le RNI contre-attaquent

Lors d'une récente sortie, Mustapha Ramid faisait part de ses doutes quant à une victoire du RNI lors des prochaines législatives. Le parti à la colombe a réagi ce week-end.

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Le ministre d'Etat chargé des droits de l'Homme, Mustapha Ramid. Crédit : Rachid Tniouni

Il y a près d’une semaine, le ministre d’Etat chargé des droits de l’Homme se demandait, en référence au RNI, comment un parti arrivé à la quatrième place lors des dernières législatives “fera pour remonter à la première position” lors des élections de 2021. Une déclaration qui n’est pas passée inaperçue du côté de la formation dirigée par Aziz Akhannouch, qui avait clairement affiché son intention de remporter les prochaines législatives.

Les coups subis par notre parti sont la preuve que nous sommes sur la bonne voie”, a affirmé Abdelkader Tatou, le coordinateur général du parti à la colombe, cité par  le site d’information Hespress. Il s’exprimait ce  dimanche à l’occasion d’un rassemblement du RNI à Rabat. Il a dénoncé à cette occasion des “tapages” qui selon lui seraient causés par “l’expansion” du parti depuis l’arrivée d’Akhannouch.

En référence au PJD, Abdelkader Tatou a affirmé que certaines “personnes veulent gouverner éternellement”. “Chaque fois que ces personnes verront des concurrents sur la scène politique avec des initiatives, des projets et un cercle de partisans élargi, elles sortiront le bâton”, a-t-il déclaré, avant d’assurer que son parti était “prêt à recevoir tous les coups possibles”.

Reprenant directement les déclarations de Ramid, Abdelkader Tatou, qui est un ancien membre du MP,  a ensuite lancé : “Qui est ce politique qui se demande comment un parti peut arriver premier aux élections ? Pour nous, il ne s’agit pas d’un classement. Le peuple vote pour nous en tant que partenaire et non pas comme une entreprise aspirant à décrocher un certain classement”.

Ce n’est pas la première fois que des tensions surgissent entre les deux principaux partis de la majorité gouvernementale. En septembre dernier, une joute verbale avait opposé les deux formations lorsque Rachid Talbi Alami avait évoqué des “imitateurs du président turc” qui souhaitent “détruire le pays” lors de l’université d’été du parti de la colombe à Marrakech.

« El Fassi n’a rien à voir avec les contractuels »

Egalement en campagne ce week-end, le secrétaire général de l’Istiqlal, Nizar Baraka, a saisi l’occasion pour répondre à Ramid. Ce dernier avait assuré, lors d’une session de travail du PJD le 17 mars dernier que la contractualisation des enseignants était de la responsabilité du gouvernement conduit par l’Istiqlal d’Abbas El Fassi. Mais pour Nizar Baraka, le gouvernement actuel n’assume pas sa responsabilité sur ce dossier. “Le gouvernement d’Abbas El Fassi n’a rien à voir avec le sujet”, a-t-il souligné lors d’un discours prononcé lors d’un meeting le 22 mars dernier, à Larache.

Alors que ce dossier fait actuellement l’objet de vives tensions entre le gouvernement et les enseignants soumis à ce régime, le secrétaire général de l’Istiqlal a déclaré que “le contrat adopté par le gouvernement est caractérisé par une fragilité juridique, car il n’a rien à voir avec la loi sur la fonction publique, ni même avec le Code du travail qui reconnaît les relations contractuelles pour une durée indéterminée après l’expiration des six premiers mois de contrat”.

Comme il l’a déjà fait auparavant, Nizar Baraka a appelé le gouvernement à mettre fin à la contractualisation des enseignants. Celle-ci avait, pour rappel, été instaurée en novembre 2016 par le gouvernement Benkirane.