Une manifestation d'enseignants contractuels violemment dispersée à Rabat

Les forces de l’ordre sont intervenues lors d’une marche des enseignants contractuels ce mercredi à Rabat lorsque les manifestants ont voulu emprunter une avenue longeant le palais royal, ce qui n'était pas prévu dans le circuit annoncé aux autorités. Plusieurs blessés sont à déplorer selon l'AFP.

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Tniouni/TelQuel

Plusieurs personnes ont été blessées ce mercredi lors du dispersement par les autorités d’une manifestation initiée par la coordination des enseignants contractuels indique l’AFP. Dans la matinée, une dizaine de milliers d’enseignants avaient répondu à cet appel. Ils ont défilé dans les principaux axes du centre-ville de la capitale avec des banderoles où l’on pouvait lire « non au démantèlement de l’école publique », « non aux contrats à durée déterminée dans l’enseignement ». Cette marche, qui a débuté sur les rives du Bouregreg, s’est conclue sur l’avenue Mohammed V, où se situe le parlement. Près de 5.000 manifestants participaient au rassemblement, selon notre photographe présent sur place.

Cette marche intervient également dans un contexte où la Confédération démocratique du travail (CDT), la Fédération démocratique du travail (FDT), l’Organisation démocratique du travail (ODT) ainsi que le syndicat d’Al Adl Wal Ihsane ont lancé un appel aux fonctionnaires pour une grève générale pour commémorer les huit ans du Mouvement du 20 février. Selon l’AFP, des membres de la Jamaâ ont pris part à cette manifestation lors de laquelle des « slogans antisystèmes » ont été scandés. Le syndicat d’Al Adl Wal Ihsane et la FDT, soutiennent que plus de 90% de leurs enseignants présents sur Rabat ont pris part à cette marche.

« Nous avons choisi de mener cette marche le jour de la commémoration du Mouvement du 20 février, qui symbolise le combat pour la dignité », a déclaré à l’AFP Omar El Gasmi, membre de la coordination des enseignants contractuels. À l’aide d’un canon à eau et de matraques, les forces de l’ordre sont intervenues pour disperser les protestataires lorsque ces derniers ont voulu emprunter une avenue longeant le palais royal, ce qui n’était pas prévu dans le circuit annoncé aux autorités indique la même source.

Une source au ministère de l’Éducation nous explique que les discussions concernant la situation de ces enseignants ont été reportées à deux reprises. Le dernier report est survenu le 18 février. Les négociations devraient reprendre le 25 février en présence des syndicats les plus représentatifs uniquement, précise notre interlocuteur.

Interrogé sur la situation des enseignants contractuels au mois de novembre dernier, Saad Eddine El Othmani avait affirmé que  « ces enseignants contractuels ont les mêmes salaires et les mêmes avantages que les enseignants fonctionnaires ». Le chef du gouvernement s’exprimait après le dernier grand rassemblement des enseignants contractuels, à la fin du mois d’octobre à Casablanca.

Contactées par TelQuel, les autorités n’ont pu être jointes. Celles-ci n’ont toujours pas communiqué sur la dispersion de cet évènement par les forces de l’ordre.