Ghana: Le journaliste d'investigation Ahmed Hussein assassiné

Le journaliste d’investigation Ahmed Hussein a été assassiné le 16 janvier à Accra. Il avait mis en lumière la corruption dans le football ghanéen avec son documentaire « Number 12 ».

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Anas Aremeyaw Anas, journaliste d'investigation ghanéen, collègue d'Ahmed Hussein

C’est avec son célèbre collègue Anas Aremeyaw Anas, reconnaissable à son visage masqué par des colliers de perles qu’Ahmed Hussein collaborait sur le documentaire Number 12. Diffusé en 2018, il a eu l’effet d’une bombe dans le milieu du foot ghanéen. Les deux journalistes avaient mis en exergue des scandales de corruption à grande échelle dans le milieu du football ghanéen. A l’aide de caméras cachées, se faisant passer pour des personnalités fortunées et investisseurs potentiels, ils proposaient des pots-de-vins à différents arbitres de la fédération de football locale ainsi qu’au président de la fédération, Kwesi Nyantakyi lui même. Ce dernier, suite à ces révélations, avait été suspendu 3 mois par la FIFA avant de démissionner de son poste. Le scandale avait d’ailleurs fait vaciller la candidature du Ghana à l’organisation de la coupe du monde 2026 et avait entraîné la suspension de plus de 50 arbitres par la Confédération africaine de football.

Une initiative politique

Suite à l’assassinat d’Ahmed Hussein, son collègue Anas Aremeyaw Anas a republié le 17 janvier une vidéo montrant un enregistrement télévisuel du député et hommes d’affaires ghanéen, Kennedy Agyapong. En mai 2018, après la diffusion du documentaire des deux journaliste, il appelait au « passage à tabac de cet homme dangereux  ».

Le député annonçait qu’il était prêt à payer le prix pour que quelqu’un réduise au silence le journaliste, tout en diffusant sa photographie et son nom à la télévision. Le journaliste Ahmed Hussein a été abattu le 16 janvier de plusieurs balles dans la poitrine et dans le cou alors qu’il était dans son véhicule dans les rues de la capitale. « Nos hommes sont en ce moment sur le terrain pour récolter des renseignements. Nous vous tiendrons informés des avancées de l’enquête en temps voulu, » a annoncé la directrice générale du département des enquêtes criminelles Maame Yaa Tiwaa Addo-Dankwa.